L'"horlang-outan" donne l'heure de Taiwan = heure en France métropolitaine + 7h.

mercredi 1 décembre 2010

Barrage contre le VIH/SIDA

Au Cambodge, comme partout sur la planète, on a préparé la journée mondiale contre le SIDA.


Et la prévention paye puisque le Cambodge est un des rares pays à avoir inversé les chiffres en matière de transmission (voir l'article sur le site d'ONUSIDA).

Ce progrès est dû à une compréhension de l'état sur la nécessité d'intervenir à tous les niveaux dans la prévention et le dépistage.

 













Comme on peut le voir sur le symbole TOUT LE MONDE EST CONCERNE : ouvrier, cadre, bonze, miltaire, membre de tribu, ...








Et un rappel vu sur un vieux panneau d'affichage, c'est qu'en matière de relation sexuelle, c'est "dans" le préservatif que se trouve la première protection.


lundi 29 novembre 2010

Phnom Penh, tristesse et espoirs

Lundi 22 novembre, Phnom Penh était en fête pour le Festival des Eaux, mais une bousculade géante sur un pont trop petit, non prévu pour une foule très nombreuse, a causé la mort de plus de 350 personnes !


Très vite la vie a repris son cours : promenades le long du fleuve, mariages sur l'île où a eu lieu le drame, visite du Palais Royal...





Mais cette vie n'est pas facile pour tous : c'est au Cambodge et à Phnom Penh, plus que dans les pays et les capitales parcourus, que nous avons vu le plus d'enfants et d'adultes vivant dans la rue.


Là, ce sont des enfants qui partent ramasser bouteilles en plastique et cannettes pour quelques riels, la monnaie du pays.



Sous une pancarte annonçant une conférence internationale "l'Asie à la recherche de meilleurs lendemains", des enfants des rues viennent de se disputer ...


Le Cambodge est le pays qui compte le plus d'Organisations Non Gouvernementales travaillant dans le domaine de l'aide au développement. Nous sommes venus rencontrer les personnels cambodgiens d'Aide-et-Action.

Ce fut l'occasion de "chatter" avec les élèves de l'ULIS-collège Jean Jaurès à Cenon, Mme Mischel, Mme Carette et Tiphaine : moment chaleureux pour répondre aux questions sur la vie des Cambodgiens et celles des enfants aveugles d'une école pilotée par l'association Krousar Thmey. 


 Melle Sangva Hem, coordinatrice pour l'enseignement aux enfants aveugles à Krousar Thmey, M. Vanara Eang, professeur à l'école Krousar Thmey de Phnom Penh Thmey, lui-même aveugle, et M. Prasith Chin, responsable de la communication et des parrainages à Aide-et-Action Cambodge.

Nous avons nous aussi posé beaucoup de questions autour des idées de solidarité et d'assistance, avec comme interrogation majeure le rôle que devrait remplir le gouvernement cambodgien. Nous garderons de notre séjour à Phnom Penh le souvenir de gens accueillants et pour certains, engagés dans l'action, celui de personnes généreuses et honnêtes. Merci à eux qui nous ont expliqué beaucoup de choses et qui s'engagent au service des défavorisés.


 Dans leurs locaux, l'équipe d'Aide-et-Action Cambodge (Purissima, Chenda, Somphor, Prasith et Ronald). A gauche, François, photographe rennais venu animer des ateliers photo avec des enfants sourds.

jeudi 18 novembre 2010

Cambodge : visite aux projets soutenus par Aide-et-Action (2)

Le deuxième jour de visite nous a conduit à 100 km de Phnom Penh auprès d'une organisation italienne New Humanity qui s'occupe là encore d'éducation.



Nous avons assisté, dans une école de campagne, à une séance de motivation des parents. Un seul papa et beaucoup de mamans qui regardent d'abord le cahier de leur enfant ...


... puis participent à une dicussion, animée par une institutrice (en jaune), sur comment aider leur enfant à réussir à l'école.


Affichés au mur des conseils concernant l'hygiène à avoir au village pour la santé de tous, enfants et adultes.



Troisième jour (ce matin). Visite à l'école Krousar Thmey ("Nouvelle famille" en khmer) de Phnom Penh Thmey. C'est une école spécialisée qui accueille des enfants sourds-muets et des enfants aveugles.






Les élèves aveugles apprennent à lire et écrire le braille, mais aussi à écrire des texte sur l'ordinateur grâce à un logiciel qui leur lit, sur un haut-parleur, ce qu'ils écrivent !




Dans l'école il y a aussi des adultes travaillant pour Krousar Thmey, qui traduisent des livres d'école, comme ici un livre de maths écrit en khmer, saisi avec un clavier en alphabet latin et donnant du braille sur l'écran !



Les livres en braille sont envoyés dans les écoles du réseau.

Autre activité importante des écoles Krousar Thmey: l'apprentissage des arts khmers. Dans cette grande salle de classe, les enfants aveugles travaillent sur des chansons traditionnelles ou apprennent à jouer d'instruments de musique.



D'autres élèves sours-muets répètent les pas et les positions des danses traditionnelles.
Tous donnent ensuite des spectacles à travers le Cambodge.


mercredi 17 novembre 2010

Cambodge : visite aux projets soutenus par Aide-et-Action

Premier jour de visite. On commence par visiter un Centre d'Education Pour Tous situé à la campagne à 30 km au nord de la capitale Phnom Penh, dans un village pauvre au milieu des rizières.














Le centre est installé dans une école primaire.















Ce centre est une bibliothèque où les enfants peuvent venir lire et emprunter des livres. Il faut savoir que le Cambodge a connu pendant 20 ans une dictature épouvantable où tous les livres avaient été détruits. Une association, le SIPAR, réédite des livres en traduisant en khmer des contes, des romans, des livres documentaires, etc ... et en les imprimant.



Les enfants trouvent là aussi la possibilité de dessiner.















Le SIPAR a aussi mis en place une "bibliomoto" qui apporte dans cinq villages des livres que les enfants et leurs parents peuvent emprunter, l'enfant doit les rapporter au centre ce qui lui permet de fréquenter régulièrement l'école.



Les gens d'Aide-et-Action ont apporté des banderolles qui disent par exemple : " Plus on lit, plus on comprend, meilleur sera l'avenir".






On s'est ensuite rendu dans un second centre installé dans une pagode, nom donné au temple bouddhiste. La communauté religieuse a construit ce bâtiment pour abriter le Centre d'Education Pour Tous équipé par le SIPAR et animé par une équipe.




















Deuxième temps fort, la visite à une classe d'enfants aveugles et mal-voyants intégrée à une école primaire. Le projet est porté par l'association Krousar Thmey, qui travaille à convaincre les familles que les enfants atteints de ce handicap peuvent réussir à l'école et bénéficier d'une formation puis d'un métier.




Ce sont cinq élèves sur une dizaine que nous rencontrons dans leur cours où ils apprennent à lire et à écrire en braille.



Krousar Thmey,soutenu par Aide-et-Action, travaille aussi à intégrer des enfants sourds dans l'apprentissage du langage des signes.

samedi 30 octobre 2010

Un Pasteurien au Viet Nam

Il y a quelques jours c'était la fête de la Science, et lors d'une visite au Centre Culturel Français d'Hanoi, je photographiais cette affiche déjà ancienne.



Au centre y figure le portrait d'Alexandre Yersin, dont le nom a été donné au Lycée français de la capitale.

Avant ce voyage, je connaissais de nom le découvreur du bacille de la peste. Mais c'est à Nha Trang que j'ai découvert la vie passionnante de ce Français d'origine suisse, dans un petit musée installé dans ce qui fut son bureau à l'Institut Pasteur, dont il fut le fondateur.

 
J'ai beaucoup d'admiration pour le travail de ceux que l'on appelle les "Pasteuriens", qui, d'abord autour de Louis Pasteur (1822-1895), puis jusqu'à aujourd'hui ont travaillé sur la découverte des "microbes", l'étude des maladies qu'ils causaient et les moyens de les combattre à travers vaccins et sérums.


Les plus anciens furent des pionniers à plus d'un titre, et c'est ce que j'ai découvert pour Alexandre Yersin, qui ne fut pas seulement un scientifique éclairé mais aussi un explorateur et un entrepreneur dans cette Indochine coloniale de la fin du XIXème et du début du XXème.

Né en Suisse en 1863, il y fait ses études, plutôt bon élève comme le montre ce bulletin photographié dans l'une des vitrines du musée.


A 23 ans, étudiant en médecine à Paris, Emile Roux (1853-1933), bras droit de Louis Pasteur (1822-1895), le fait entrer au laboratoire de ce dernier. Yersin collabore aux essais de vaccination contre la rage, avant de travailler avec Roux sur la toxine diphtérique.


A 27 ans, il quitte l'Institut Pasteur pour devenir médecin à bord des bateaux des Messageries Maritimes de la ligne Saigon-Manille. Mais un an plus tard, il se met en congé et s'installe en Indochine, où il rencontre Albert Calmette (1863-1933) qui a fondé à Saigon l'Institut Pasteur.


La côte près de Nha Trang, avec ses typiques 
bateaux-paniers, telle que dut la découvrir Yersin.

Mais il se met en congé pour organiser trois expéditions d'exploration chez les Moïs, une ethnie des plateaux du centre Viet Nam.


Carte et photo réalisées par Yersin.












Cependant en 1894, à la demande du gouvernement français et de l'Institut Pasteur, il accepte une mission d'étude à Hong-Kong, où fait rage une dramatique épidémie de peste.

Lieux où sévit la peste entre 1894 et 1904.

Il isole alors le micro-organisme responsable de la maladie et souligne le rôle important que jouent les rats dans sa propagation.


Le vecteur précis de la maladie est la puce du rat, dont l'intervention fut établie en 1898 par Paul Simond, comme le relate ce panneau du musée Yersin.



De retour à Paris en 1895, Yersin travaille avec Calmette à l'élaboration d'un sérum pour soigner les pestiférés.


La même année, il obtient de repartir au Viet Nam et s'installe à Nha Trang, lieu pour lequel il avait eu un coup de foudre lors de son premier séjour.



Le port de Nha Trang.
Il y ouvre un petit laboratoire, qui deviendra en 1905, l'institut Pasteur de Nha Trang.

Il y travaille sur les maladies du bétail en Indochine.

En 1899, il introduit l'hévéa dans le pays afin de produire du latex. La première récolte est achetée par Michelin, cinq ans plus tard.

                                           
En 1915, c'est encore lui qui introduit en Indochine des spécimens d'arbres produisant la quinine, base du traitement contre le paludisme.

Les années suivantes verront Yersin occuper des postes de responsabilités médicale et scientifique, toujours en relation avec les Instituts Pasteur de France et d'Asie, jusqu'à sa mort qui survint en 1943.

J'ai été frappé de la reconnaissance de tous les Vietnamiens, simples citoyens ou autorités, pour l'oeuvre d'Alexandre Yersin et de tous les Pasteuriens. En effet, après la victoire communiste en 1975, toutes les rues qui avaient des noms français furent rebaptisées du nom des héros et héroïnes de la lutte anticoloniale, à l'exception de celles portant le nom des "bienfaiteurs" en matière de santé.


Maquette offerte à A. Yersin par des pêcheurs de Nha Trang.










Distinction honorifique attribuée 
par l'Empereur d'Annam à Yersin 
en 1933.
Deux rues de Saigon - Ho Chi Minh Ville


A l'entrée du musée de Nha Trang.