Ce fut le 2 septembre, au petit jour, que nous entreprimes l'ascension de trois kilomètres, permettant d'atteindre le bord du cratère de l'Ijen. Une heure en compagnie des « hommes du soufre » montant avec leurs paniers de bambou vides sur l'épaule : ce fut l'occasion, dans un mélange d'anglais et d'indonésien, de leur poser quelques questions sur leur travail et leur vie.
Nous avons ainsi appris que ce sont trois cent cinquante hommes qui descendent chaque jour au fond du cratère, ce qui nécessite une heure de marche en plus. Ils se retrouvent ainsi exposés aux gaz toxiques qui émanent des fissures, vapeurs d'oxydes de soufre et de sulfure d'hydrogène à l'odeur caractéristique d'oeuf pourri.
Pour toute protection, ils portent sur le visage un foulard, autant dire RIEN !
Le soufre forme alors des plaques, que les hommes détachent à la barre à mine avant de charger les morceaux dans leurs paniers.
Puis débute la remontée des bords du lac de cratère. Avec une charge allant de 40 à 70 kg, portée sur une épaule puis l'autre, ils réalisent un travail de bêtes de somme !
Je revoyais les mêmes images que celle du documentaire sans que rien n'ait changé ... 50 années sans une amélioration technique, alors qu'il existe des systèmes de tapis roulant permettant le transport le long des pentes. Mais mécanisation équivaut souvent à chômage.
Au début de la descente vers le village, les hommes pèsent leur panier à une balance romaine.
Le kilogramme de soufre leur sera payé entre 400 et 600 Roupies, soit 4 à 6 centimes d'euro. Chaque homme réalise un à deux aller-retour par jour : voilà le prix d'un travail de bagnard au Kawah Ijen …
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